J’ai su tard ce que je voulais faire dans la vie. J’ai fait plusieurs métiers avant de savoir que je voulais être infirmière auxiliaire. J’ai terminé mes études secondaires pour aller au CEGEP en éducation spécialisée. Études que j’ai finalement terminées en complétant un DEC en Sciences Humaines. Je me suis lancé dans le milieu du travail en tant que secrétaire/réceptionniste. Métier que je n’ai pas aimé étant trop routinier et enfermé entre quatre murs. J’ai fait ce métier pendant cinq ans pour m’en aller caissière principalement dans les dépanneurs de stations de métro. Durant cette période j’étais à la recherche de mon « moi-même ». J’adore travailler avec le public, mais caissière, je trouvais pour moi, que ce n’était pas un métier valorisant.
J’ai finalement fait du bénévolat à la Maison d’Hérelle, une résidence pour sidéens. J’accompagnais les gens en fin de vie. À l’époque les gens étaient condamnés à mourir, et à mourir seul à cause des préjugés reliés à la maladie. Je les accompagnais dans leurs derniers moments de vie. C’est dans cette période que j’ai découvert que j’aimais ce que je faisais, c’est-à-dire, offrir à l’autre et être bien dans mes actions de vie.
J’ai préféré la profession d’infirmière auxiliaire plutôt qu’infirmière parce que je ne voulais pas refaire un autre DEC. À l’époque, en 1995, nous étions en plein virage ambulatoire, les gens dans le milieu nous disaient de ne pas aller dans le domaine de la santé parce qu’il n’y avait pas d’avenir dans cette profession. Donc, je m’étais dit que s’il n’y aurait pas de travail, j’irais travailler à l’étranger avec mon frère qui y vit et que je pourrais y exercer mon métier. Finalement je n’ai pas quitté le pays. J’ai toujours travaillé comme infirmière auxiliaire dans différentes sphères de la profession.
J’ai travaillé 8 ans dans un centre pour personnes âgées où je n’ai pas aimé l’aspect routinier et la surcharge de travail constante qui m’ont mené à un épuisement professionnel. J’ai aussi travaillé quelques mois dans une résidence de religieuses à Joliette mais, j’ai dû quitter suite à la distance des lieux. J’ai adoré travailler avec cette communauté religieuse qui a un respect de l’Être Humain sous toutes ces formes et elles m’ont transmises des valeurs que je véhicule dans mon travail. Par la suite, j'ai travaillé pour deux agences de placement en nursing où j’ai adoré la diversité de la profession. On m'envoyait un peu partout. J’ai appris énormément de ma profession durant cette période.
J’ai poursuivi ma carrière en enseignant à temps plein durant 4 ans aux futur(e)s infirmier(e)s auxiliaires et aux préposé(e)s aux bénéficiaires. J’ai adoré cela mais je ne veux plus le faire à temps plein. Aucune vie sociale en 4 ans d’enseignement. Préparation des cours et des stages. Université une fin de semaine sur deux. Travail la semaine de jour. Correction des travaux le soir. Travaux universitaires la fin de semaine qu’il n’y a pas d’université et la langue à terre en juin… J'ai adoré mon expérience dans l'enseignement et j'aimerais enseigner ma profession à temps partiel, le contact avec les élèves me manque. Depuis que j'ai entrepris les démarches pour être autonome dans mon travail, cela demande beaucoup de temps. Je compte dans l'avenir retourner dans le milieu de l'enseignement en créant des conférences, des ateliers et du coaching reliés à ma profession. Il y a plein de possibilité reliées à mon travail, mais il n'y a que 24 heures dans une journée!
En terminant, je suis rendue dans une période de ma vie où j’ai le goût de faire mon métier professionnellement en toute légalité dans les exigences de ma profession sans surcharge de travail, sans contraintes patronales, sans commérages féminins, sans faces de « baboune » et sans horaires débiles que nous proposent la plupart des milieux de la santé et de l’enseignement. Rester pour faire un 16h! Désolé, mais je n’y crois pas!! Être alerte dans la profession après 16h. Risque d’erreur très élevée! À cela, je ne veux plus le vivre. Je veux retrouver le contact de l'Être Humain que j'ai connu au début de ma carrière et je veux toujours garder le goût d’apprendre des autres, car il est primordial pour moi de faire mon métier tout en gardant mon sourire pepsodent!
Voilà maintenant 15 ans que je suis à mon compte et je n'ai pas "chômé". La demande de personnel privé est de plus en plus grandissante. La population vieillit, mais les soins de santé au Québec ne suivent pas le mouvement et nous venons de traverser une pandémie qui a mis le personnel infirmier à bout, en plus des multiples parties politiques aux pouvoirs qui ont tenté de réformer le système de santé mais les rapports humains ne se transigent pas en budgetant sur le dos de la santé de la clientèle visée.
De là les multiples raisons qui m’ont amèné à créer mon propre travail en tant qu’infirmière auxiliaire travailleuse autonome. J’ai une approche individuelle en mettant de l’avant les activités de la vie quotidienne pour la dignité de chaque personne à ma charge.
Au plaisir de vous côtoyer,
Ann Comtois |